De nombreux travaux peuvent être entrepris à des étapes différentes du coulage de béton (pendant le coulage, durant la période d’attente et lors du durcissement). Les traitements effectués sont généralement d’ordre chimique ou mécanique. Il est également courant de travailler l’empreinte du moule. Les résultats des traitements sont visibles à travers l’apparence du parement. Le béton peut ainsi, en fonction du traitement, présenter une multitude de textures qui est corrélée aux traitements appliqués. Quelles sont les différentes formes de texture du béton ?
Les traitements mécaniques
Ils peuvent s’appliquer directement sur le béton frais ou durci. Le résultat permet d’obtenir une multitude de présentations.
Béton brossé
Pour obtenir ce type de béton, une brosse métallique ou souple peut être utilisée. La brosse métallique permet de mettre à nu la surface des granulats et d’enlever superficiellement les grains fins du mortier. La brosse souple quant à elle permet d’obtenir une matière plus légèrement granuleuse et plus homogène.
Béton ciré
Afin d’avoir l’effet béton ciré très tendance et prisé des décorateurs, il convient d’incorporer un durcisseur à base de quartz dans le mortier, facilement trouvable sur maison-etanche.com. Une fois coulé, il faut talocher mécaniquement et manuellement le béton jusqu’à obtenir une couche ferme et lisse. S’en suit un séchage relativement long d’environ 3 semaines, puis l’application d’une cire de finition pour rendre le tout bien brillant.
Béton lavé
Il s’agit de procéder au lavage de la surface du béton juste après décoffrage en vue d’éliminer la laitance superficielle. L’objectif visé est de maintenir la teinte tout en valorisant le granulat.
Autres traitements mécaniques
Il s’agit des traitements qui utilisent les procédés de chocs sur le béton durci. On distingue par exemple le béton sablé. Ce dernier utilise un jet de sable qui est projeté grâce à un compresseur d’air. Le béton sablé est caractérisé par une surface plus homogène et des granulats clairs. Par ailleurs, le béton bouchardé utilise le burin à pointes afin de modifier la surface du béton après son durcissement. La qualité de la surface du béton varie en fonction de la profondeur de l’entaille et du type de la boucharde utilisée.
Le béton grenaillé utilise la technique de projection des grains métalliques ou non sur la surface du béton. Ces grains métalliques sont généralement des fils d’aciers, des billes de verre, des billes d’acier, de grenailles métalliques non ferreuses etc. L’avantage dans ce cas est relatif à la possibilité de réutilisation des éléments métalliques. La meule diamante est utilisée pour obtenir le béton grésé. Elle confère à la surface du béton un aspect rugueux, ce qui augmente sa sensibilité aux remontées d’efflorescence.
Le béton poli s’obtient par meulage de la surface. Un appareillage automatique est utilisé en vue d’un résultat parfait. C’est une opération qui peut s’étendre à une surface plus ou moins considérable. Pour les cas complexes, un polissage à la main est recommandé. On distingue également du béton poli marbrier dont la particularité est relative au nombre de passage de la meule (4 à 6 fois). Un lustrage permet de mettre en évidence l’éclat de la surface du béton.
Traitements chimiques
La désactivation de surface et le décapage à l’acide sont les traitements chimiques les plus connus.
La désactivation de surface
Elle consiste à utiliser sur le coffrage un retardateur de prise avant le coulage. Ce retardateur peut ainsi être appliqué par pulvérisation directe sur la surface du béton frais. L’application à un pinceau ou rouleau est également possible. De plus, on peut utiliser un papier retardateur afin de réaliser des motifs plus précis. De cette manière, sous l’effet de jet d’eau, la peau du béton peut être facilement enlevée.
Le décapage à l’acide
C’est une technique qui permet le détachement de pellicule à la surface du béton. Autrement dit, elle consiste à modifier le parement du béton après démoulage grâce à une solution d’acide chlorhydrique dont la concentration varie en fonction des objectifs. Le traitement à l’acide conditionne alors le choix des composants du béton qui doivent résister aux réactions à l’acide. C’est une technique qui permet d’obtenir une texture sablonneuse.
L’empreinte du moule
Le béton offre une diversité de présentations en partant des caractéristiques de la banche. Cette dernière confère les marques du moule à l’apparence finale du béton. Il est donc possible de soigner l’esthétique de la paroi du béton en agissant sur le moule de la banche qui le générerait. On peut ainsi travailler sur le relief en mettant à contribution les aptitudes de la banche à la sculpture.
Les matériaux de fabrication de la banche sont aujourd’hui très variés. Ils ne se limitent plus simplement à l’usage du fer ou du bois. Le développement de nouvelles matrices à même de révéler les moindres détails de courbures ou de creux rend plus professionnel le travail de l’empreinte. Entre autres, on peut citer les matrices en élastomère de polyuréthane, mousses, polymère de silicones, caoutchouc etc. La complexité du démoulage ainsi que le nombre de réemplois déterminent le choix de la matrice à utiliser.
On peut également procéder à l’incorporation ou à l’incrustation. En effet, le caractère composite du béton offre des possibilités d’incorporation ou d’incrustation d’autres matériaux. La seule condition est la correspondance de propriétés techniques de manière à éviter toutes formes de réaction particulière. Cette dernière est d’ailleurs susceptible d’interférer sur les caractéristiques intrinsèques du matériau incorporé ou incrusté.
S’agissant du béton brut de décoffrage, il faut rappeler que qualité de la banche, le béton utilisé et sa mise en œuvre conditionnent l’aspect final de l’ouvrage. Les tentatives de correction des défauts à l’issue du décoffrage sont dans ce cas vaines car le béton brut n’admet pas de ragréages. Par ailleurs, nombreux sont les techniques ainsi que les outils qui permettent le traitement en surface du moule.
La surface supérieure du béton étant encore liquide, elle permet une série de traitements visant à apporter une valeur ajoutée au rendu final. Les instruments divers sont ainsi mis à contribution. Entre autres, on peut citer les peignes, les rouleaux, les brosses, les taloches, les règles…