Une chape de 5 cm semble simple à réaliser, mais cette faible épaisseur fait partie des plus exigeantes en rénovation : elle impose un dosage millimétré, un mortier parfaitement homogène et une mise en œuvre rigoureuse pour éviter fissures, décollements et défauts de planéité. Trop d’eau fragilise la chape, pas assez de ciment réduit sa résistance, et la moindre erreur peut compromettre la pose du futur revêtement. Pour vous guider sereinement, nous vous expliquons clairement les dosages fiables, les quantités par m², les matériaux adaptés et les règles professionnelles à respecter pour obtenir une chape durable, plane et parfaitement compatible avec carrelage, parquet ou sol souple.
Le dosage idéal pour une chape de 5 cm : les chiffres clés à connaître
Pour une chape traditionnelle de 5 cm, le dosage recommandé se situe entre 300 et 350 kg de ciment par m³ de sable sec, conformément aux pratiques professionnelles et aux exigences du DTU 26.2. À cette faible épaisseur, les contraintes mécaniques sont plus concentrées : un mortier trop pauvre en liant se fissure rapidement, tandis qu’un surdosage crée un matériau trop rigide, sensible au retrait.
Rapporté au mètre carré, ce dosage correspond à des proportions faciles à appliquer sur chantier :
- 17 à 20 kg de ciment
- 80 à 100 kg de sable 0/4 mm
- 7 à 10 litres d’eau, ajustés selon l’humidité du sable
Cette formulation permet d’obtenir un mortier ferme, compact et suffisamment résistant pour recevoir carrelage, parquet ou revêtement souple sans risque d’affaissement ou de désolidarisation. Pour garantir la bonne cohésion du mélange, l’eau doit être incorporée progressivement jusqu’à obtenir une texture plastique : le mortier doit se tenir en forme lorsqu’il est serré dans la main, sans couler ni s’effriter.
Comment calculer les quantités selon votre surface : méthode simple et rapide
Le calcul du volume de chape nécessaire repose sur une formule unique : surface (m²) × 0,05 m correspondant aux 5 cm d’épaisseur. Cette méthode permet d’obtenir immédiatement le volume de mortier à préparer, puis de décliner les quantités de ciment, sable et eau à prévoir.
Exemples concrets :
- 10 m² → 10 × 0,05 = 0,50 m³
- 15 m² → 15 × 0,05 = 0,75 m³
- 20 m² → 20 × 0,05 = 1 m³
En appliquant le dosage standard (300 à 350 kg de ciment/m³), cela représente :
- pour 10 m² : 150 à 175 kg de ciment, 400 à 500 kg de sable
- pour 15 m² : 225 à 260 kg de ciment, 600 à 750 kg de sable
- pour 20 m² : 300 à 350 kg de ciment, 800 à 1 000 kg de sable
Nous conseillons de prévoir 10 % de marge supplémentaire, indispensable pour absorber les pertes au malaxage, les ajustements de niveau ou les variations d’humidité du sable. Cette réserve évite toute rupture de matériau en cours de coulage, un problème fréquent qui compromet l’homogénéité et la continuité de la chape.
Pourquoi 5 cm changent tout : les contraintes spécifiques d’une chape mince
Atteindre une épaisseur de 5 cm peut sembler courant, pourtant cette dimension se situe à la limite basse des chapes traditionnelles. À ce niveau, chaque détail compte : le support, le dosage, l’humidité, le malaxage et la mise en œuvre influencent directement la durabilité de l’ouvrage. Une chape plus épaisse tolère davantage d’imprécisions ; à 5 cm, la moindre erreur se traduit rapidement par des fissures, un décollement ou une perte de planéité.
Cette faible épaisseur implique notamment :
- une résistance mécanique accrue : le mortier doit être suffisamment riche pour supporter les charges du quotidien ;
- une adhérence impeccable : sans primaire d’accrochage ou barbotine, la chape peut se désolidariser du support ;
- une planéité rigoureuse : le DTU impose un écart maximal de 5 mm sous une règle de 2 m ;
- une maîtrise du retrait : l’usage de fibres devient presque indispensable pour limiter la microfissuration.
En résumé, une chape de 5 cm n’est pas seulement une version “plus fine” d’une chape classique : c’est un ouvrage technique qui exige précision et méthodologie pour rester durable et compatible avec un revêtement de sol.
Quel type de chape pour 5 cm ? Comment le choix influence le dosage
Une chape de 5 cm peut être réalisée selon plusieurs techniques, mais toutes ne réagissent pas de la même manière à cette faible épaisseur. Le choix du type de chape influence directement le dosage, la résistance finale et le temps de séchage.
Chape traditionnelle
C’est la solution la plus courante pour une épaisseur de 5 cm.
- Dosage recommandé : 300 à 350 kg de ciment/m³ de sable
- Avantages : maniable, économique, séchage relativement rapide
- Particularité à 5 cm : nécessite un support stable, un primaire d’accrochage et idéalement un renfort par fibres
Cette méthode reste la plus fiable pour les petites ou moyennes surfaces, surtout en rénovation.
Chape fluide (ciment ou anhydrite)
Elle offre une planéité parfaite sans effort.
- Dosage : défini par le fabricant, souvent entre 20 et 25 kg/m² pour 1 cm d’épaisseur
- Avantages : autonivelante, idéale pour les grandes surfaces ou les planchers chauffants
- Limites : temps de séchage plus long, sensibilité à l’humidité pour l’anhydrite
À 5 cm, elle convient parfaitement si les conditions d’humidité et de ventilation sont respectées.
Chape maigre
Plus économique, mais moins résistante.
- Dosage : 150 kg de ciment/m³
- Usage : pose de carrelage uniquement, sans forte sollicitation
- Limite : déconseillée pour une chape de 5 cm recevant un revêtement nécessitant un support solide
Quel choix privilégier ?
Pour une rénovation classique et un revêtement type carrelage ou parquet, la chape traditionnelle dosée à 300-350 kg/m³ reste la solution la plus sûre.
Pour les grandes pièces et les planchers chauffants, la chape fluide s’impose par sa régularité et sa rapidité de mise en œuvre.
Une chape de 5 cm ne laisse que peu de marge d’erreur : le choix du type de mortier doit donc être adapté à la fois au support, au futur revêtement et aux performances recherchées.
Les matériaux à privilégier pour une chape fine et durable
À 5 cm d’épaisseur, la qualité des matériaux devient un facteur déterminant : un sable trop humide, un ciment inadapté ou un mortier trop liquide peuvent compromettre l’ensemble du chantier. Une chape mince exige un mélange stable, cohérent et parfaitement maîtrisé.
Choisir le sable adapté
Le sable constitue l’ossature du mortier. Pour une chape durable et plane, privilégiez :
- un sable 0/4 mm, propre, lavé et non argileux ;
- une granulométrie régulière pour garantir une bonne compacité ;
- un sable sec ou faiblement humide pour ne pas fausser le dosage en eau.
Un sable contenant de l’argile ou de fines impuretés augmente les risques de retrait, de fissuration et de perte d’adhérence.
Quel ciment utiliser ?
Pour une chape de 5 cm, la régularité de la prise et la résistance finale sont essentielles. Les liants les plus adaptés sont :
- CEM II 32,5 : usage courant, prise régulière ;
- CEM II 42,5 : prise plus rapide, utile en période froide ou pour chantiers rapides.
Un ciment trop riche (type CEM I 52,5) n’est généralement pas nécessaire : il augmente le risque de retrait, surtout sur une faible épaisseur.
L’eau : un dosage progressif et contrôlé
L’eau n’est pas un élément “à la louche”. Elle doit représenter environ 45 à 50 % du poids du ciment, soit 7 à 10 L/m² pour une chape de 5 cm.
Trop d’eau = mortier fragile, ségrégation, creux sous la chape.
Pas assez d’eau = mélange difficile à tirer, manque de cohésion.
La bonne consistance est obtenue lorsque le mortier forme une boule compacte en main, sans couler ni s’émietter.
Les adjuvants et fibres : un vrai plus pour une faible épaisseur
Pour renforcer la stabilité du mortier, vous pouvez intégrer :
- des fibres polypropylène (0,6 à 1 kg/m³) pour limiter la microfissuration ;
- un plastifiant réducteur d’eau pour améliorer la maniabilité sans excès d’eau ;
- un hydrofuge dans les pièces humides ;
- un retardateur en été pour éviter une prise trop rapide.
Sur 5 cm, ces améliorations ne sont pas accessoires : elles contribuent réellement à la durabilité et à la qualité de la chape.
En combinant sable propre, ciment adapté, eau dosée avec précision et adjuvants ciblés, vous obtenez un mortier parfaitement équilibré — essentiel pour une chape mince, stable et durable.
Les types de chapes possibles et leur incidence sur le dosage
À épaisseur égale, toutes les chapes n’ont pas les mêmes exigences techniques. Le choix du type de chape influence directement les proportions de ciment, la quantité d’eau et la présence éventuelle de renforts. Pour une épaisseur de 5 cm, certaines solutions sont particulièrement adaptées… et d’autres beaucoup moins.
La chape traditionnelle : la plus adaptée à 5 cm
C’est la solution la plus courante, notamment en rénovation. Son fonctionnement repose sur un mortier sec, ferme et facile à tirer à la règle. Ses avantages :
- compatible avec la majorité des supports ;
- dosage maîtrisable ;
- séchage progressif et stable ;
- résistance mécanique suffisante dès 5 cm.
Elle reste la référence dès qu’on vise une surface solide et prête à recevoir un revêtement.
La chape fluide ciment : possible mais exigeante
Autonivelante et rapide à mettre en œuvre, elle offre une planéité optimale. À 5 cm, elle est envisageable uniquement sur support stable et sans variations d’humidité.
Ses particularités :
- dosage élevé en liant (325 à 375 kg/m³) ;
- séchage conditionné par l’hygrométrie ;
- nécessité d’un primaire adapté ;
- impossibilité de la travailler en conditions froides ou très chaudes.
Elle est idéale pour les grandes surfaces, mais demande une grande vigilance à cette épaisseur.
La chape fluide anhydrite : déconseillée à 5 cm
Très performante en épaisseurs classiques, elle devient plus fragile lorsqu’elle descend sous les 6 cm.
Risques majeurs :
- fissuration accrue ;
- temps de séchage prolongé ;
- sensibilité à l’humidité permanente ;
- nécessité d’un ragréage avant carrelage.
À éviter sauf cas très spécifiques, et uniquement avec renforts.
La chape maigre : un usage limité
Son dosage faible en ciment (environ 150 kg/m³) la rend économique, mais elle ne doit pas être utilisée comme chape de finition.
Elle convient uniquement :
- comme forme de pente ;
- comme support pour carrelage extérieur ;
- pour stabiliser une dalle avant une autre couche.
Pour une chape intérieure destinée à recevoir un revêtement, elle manque clairement de résistance.
La chape fibrée : un renfort utile sur 5 cm
Elle se présente comme une chape traditionnelle enrichie en fibres. Résultats :
- réduction des fissures ;
- meilleure cohésion dès le jeune âge ;
- comportement plus stable sur faible épaisseur.
Ce n’est pas un remplacement d’armature, mais un vrai plus technique, surtout lorsque l’épaisseur est réduite.
En résumé : pour une chape de 5 cm fiable, la chape traditionnelle (avec fibres si possible) reste le choix le plus sûr. Les autres options exigent davantage de maîtrise ou présentent plus de contraintes à cette épaisseur.
Choisir les bons matériaux : ciment, sable, eau et renforts
Pour réussir une chape de 5 cm, le choix des matériaux est tout aussi important que le dosage lui-même. Une composition correcte peut compenser certaines irrégularités du support, mais des matériaux mal adaptés fragilisent immédiatement l’ensemble de l’ouvrage. Voici les critères essentiels pour garantir une chape solide, homogène et durable.
Le ciment : privilégier une classe adaptée aux chapes
La chape traditionnelle exige un liant stable, à prise régulière. Les types de ciment les plus performants pour cette épaisseur sont :
- CEM II 32,5 : prise modérée, idéal pour les chapes intérieures ;
- CEM II 42,5 : plus résistant, recommandé pour les zones plus sollicitées ;
- CEM I 42,5 : très performant mais sèche vite, à employer si vous maîtrisez la mise en œuvre.
Un ciment trop puissant, type 52,5, augmente les risques de fissuration sur 5 cm d’épaisseur.
Le sable : la clé d’un mortier homogène
Le sable doit être :
- propre, sans argile ;
- lavé, pour éviter les impuretés ;
- de granulométrie 0/4 mm, conforme au DTU 26.2.
Un sable trop fin rend la chape cassante, un sable trop grossier empêche un lissage correct.
Le bon équilibre : un sable 0/4 de carrière ou rivière bien calibré.
L’eau : une ressource à doser avec précision
Le rapport eau/ciment doit rester faible pour éviter un mortier trop liquide.
Rappel pratique :
- Eau ≈ 45 à 50 % du poids du ciment
- Pour 17,5 kg de ciment/m² → 7 à 9 litres d’eau suffisent
L’objectif est un mortier plastique, qui se tient en boule sans couler — ni trop sec, ni trop humide.
Les fibres : un renfort indispensable à faible épaisseur
Une épaisseur de 5 cm rend la chape plus sensible au retrait. Les fibres polypropylène apportent :
- une meilleure cohésion du mortier ;
- une réduction des microfissures ;
- une résistance améliorée au vieillissement.
Dosage conseillé : 600 à 900 g/m³.
Les adjuvants : à utiliser intelligemment
Selon les conditions du chantier, certains additifs peuvent améliorer la mise en œuvre :
- plastifiant : maniabilité accrue sans ajouter d’eau ;
- retardateur : utile en été pour rallonger le temps de travail ;
- hydrofuge : recommandé pour les pièces humides (salle de bain, buanderie).
Ils ne remplacent jamais un bon dosage, mais optimisent sa performance.
En combinant un ciment adapté, un sable calibré, une quantité d’eau précise et un renfort fibreux, vous obtenez une chape qui reste stable, résistante et prête à recevoir tout type de revêtement.
Comment préparer le support avant de couler une chape de 5 cm ?
Une chape, même parfaitement dosée, ne tiendra pas dans le temps si le support n’est pas préparé correctement. À 5 cm d’épaisseur, la moindre faiblesse du support se répercute directement sur le mortier : fissures, décollements, zones creuses… Une préparation rigoureuse garantit l’adhérence, la stabilité et la durabilité de la chape.
Nettoyer et assainir le support
Avant toute chose, la surface doit être :
- propre (balayage + aspiration) ;
- dégraissée si nécessaire ;
- exempte de poussière, de laitance ou d’anciens résidus de colle.
Les particules libres empêchent l’ancrage du mortier et créent des « poches d’air ».
Vérifier la planéité et la stabilité
Inspectez la dalle ou le plancher :
- absence de fissures actives ;
- pas de zones qui sonnent creux ;
- pas de flexion sur les planchers bois.
Si des fissures existent, rebouchez-les ou posez une barbotine d’accrochage selon leur largeur.
Adapter la préparation selon le type de chape
Le support n’est pas préparé de la même manière selon que la chape sera :
Chape adhérente
Elle est directement collée à la dalle.
Préparation :
- application d’une barbotine ciment/eau ;
- ou primaire d’accrochage compatible avec le support.
Usage conseillé : pièces sèches, supports stables.
Chape désolidarisée
Elle repose sur un film plastique (polyane).
Préparation :
- pose d’un film polyéthylène avec remontée en plinthe ;
- scotchage des lés pour éviter les plis.
Usage conseillé : supports fissurés, chapes sur dalle brute.
Chape flottante
La chape est coulée sur isolant thermique ou acoustique.
Préparation :
- pose de l’isolant ;
- ajout d’un polyane de répartition.
Usage conseillé : isolations sous chape, logements récents.
Installer les guides et repères
Pour assurer une épaisseur parfaitement uniforme, placez :
- des guides métalliques ;
- ou des lignes de niveau laser.
Espacement recommandé : 1,5 à 2 mètres maximum.
Une chape uniforme = un revêtement plus simple à poser (carrelage, parquet, sol PVC…).
Humidifier légèrement le support
Juste avant le coulage :
- humidifiez légèrement la dalle.
Cela évite qu’elle absorbe brutalement l’eau du mortier, ce qui fragiliserait la chape.
Bien préparer votre support, c’est assurer 50 % de la qualité finale de votre chape. À 5 cm, cette étape n’est pas optionnelle : elle conditionne sa tenue, sa planéité, et la longévité de votre futur sol.
Comment mélanger et appliquer correctement le mortier pour une chape de 5 cm ?
Une fois le support parfaitement préparé, la qualité du mélange et la précision de la mise en œuvre déterminent la résistance, la planéité et la durabilité de votre chape. À 5 cm d’épaisseur, chaque détail compte, car la marge d’erreur est faible : un mortier trop humide, trop sec ou mal tassé peut vite compromettre l’ensemble.
Préparer un mélange parfaitement homogène
Un bon mortier commence par un mélange sec réussi. La méthode professionnelle :
- Verser d’abord le sable dans la bétonnière ou la cuve.
- Ajouter le ciment progressivement pour obtenir une couleur uniforme.
- Mélanger à sec pendant 1 à 2 minutes.
- Incorporer l’eau très progressivement, sans dépasser le rapport eau/ciment recommandé (≈ 0,45).
L’objectif est d’obtenir une consistance plastique :
- le mortier se tient en boule ;
- il ne coule pas ;
- aucune eau ne remonte en surface.
👉 Astuce : Un mortier trop humide = retrait important, fissures et perte de résistance. Un mortier trop sec = mauvaise cohésion et difficulté de mise en œuvre.
Étaler et tirer la chape comme un pro
Le coulage se fait idéalement à deux personnes pour maintenir un rythme constant. Travaillez par bandes de 1 à 2 m de largeur, en commençant par le fond de la pièce.
- Déposez le mortier en quantité généreuse entre les guides.
- Tirez à la règle en appui sur les guides, en effectuant des mouvements de va-et-vient.
- Complétez les manques puis retravaillez pour uniformiser.
- Une fois tirée, talocher légèrement la surface pour une finition nette.
La chape doit être compactée correctement pour éviter les bulles d’air qui fragiliseraient sa structure.
Respecter le rythme de mise en œuvre
Une chape traditionnelle commence à tirer rapidement. Idéalement :
- terminer la pièce en moins de 2 heures ;
- éviter les interruptions ;
- maintenir une cadence constante.
En été, réduisez la vitesse d’évaporation en humidifiant légèrement les bords ou en travaillant tôt le matin.
Lissage : la touche finale
Lorsque la prise commence (30 à 45 minutes après mise en place) :
- talocher la surface ;
- ne pas trop insister pour éviter un excès de laitance ;
- viser une finition homogène, adaptée au futur revêtement.
Un carrelage tolère de petites imperfections.
Un sol PVC ou une résine exige une planéité quasi parfaite.
En maîtrisant le mélange et la mise en œuvre, vous assurez à votre chape une base solide, uniforme et prête à recevoir votre revêtement. La suite : le séchage, une étape cruciale souvent sous-estimée.
Temps de séchage d’une chape de 5 cm : délais, conditions et points de vigilance
Le séchage constitue l’une des étapes les plus déterminantes pour la qualité finale d’une chape. À 5 cm d’épaisseur, la règle est simple : une chape peut sembler sèche en surface, mais rester humide en profondeur pendant plusieurs semaines. Une mise en service trop rapide entraîne fissures, décollements de carrelage, tuilage du parquet ou perte de résistance mécanique.
Les délais de séchage à respecter
Pour une chape traditionnelle ciment de 5 cm :
- Circulation légère : après 48 heures
- Montée en charge partielle : après 7 jours
- Séchage structurel (résistance maximale) : après 28 jours
- Pose d’un revêtement collé : entre 4 et 6 semaines selon hygrométrie
- Taux d’humidité maximal avant pose d’un revêtement sensible (PVC, parquet, résine) :
- < 2 % (mesure à la bombe carbure)
- < 5 % (hygromètre à contact en pré-contrôle)
À retenir : une chape de 5 cm nécessite en moyenne 5 semaines pour atteindre une humidité compatible avec la majorité des revêtements.
Conditions idéales de séchage
Une chape fine sèche vite… parfois trop vite. Le ciment a besoin d’humidité régulière pour s’hydrater correctement et atteindre sa résistance finale.
Voici les conditions optimales :
- Température : entre 15 et 25°C
- Hygrométrie : 50 à 65 %
- Ventilation douce et continue
- Protection des courants d’air les premières 48 h
- Absence d’exposition directe au soleil
Un séchage trop rapide = retrait, faïençage, microfissures.
Un séchage trop lent = humidité piégée, risques de décollement de revêtements.
Comment éviter les désordres pendant la prise ?
Pour garantir un séchage uniforme et limiter les désordres, nous recommandons :
- Couvrir la chape d’un film polyane ou d’une bâche pendant 3 à 7 jours
- Brumiser légèrement en période chaude
- Éviter toute montée en température (radiateurs, chauffage au sol non inerté)
- Ne jamais accélérer le séchage avec un chauffage d’appoint
Cette cure humide permet à la chape de développer ses résistances mécaniques de façon régulière et d’éviter les retraits excessifs.
Et en cas de plancher chauffant ?
Pour un plancher chauffant hydraulique ou électrique :
- Attendre 21 jours minimum avant la première mise en chauffe
- Appliquer une courbe de montée en température progressive, conforme au DTU 65.14
- Relever les températures journalières
- Arrêter le chauffage 48 h avant la pose du revêtement
Cette étape stabilise thermiquement la chape et limite les mouvements qui pourraient provoquer fissures et tensions sous le revêtement.
La chape est désormais sèche et stable : il reste pourtant une question essentielle pour garantir sa durabilité… comment éviter les erreurs classiques lors de sa réalisation ?
Erreurs fréquentes à éviter pour réussir une chape de 5 cm
Une chape de 5 cm offre peu de marge d’erreur : au moindre écart de dosage ou de mise en œuvre, elle peut se fissurer, se décoller ou perdre en résistance. Voici les pièges que nous observons le plus souvent sur chantiers — et surtout, comment les éviter.
1. Ajouter trop d’eau au mélange
C’est l’erreur numéro un. Un mortier trop liquide :
- perd en résistance mécanique,
- génère des retraits importants,
- provoque l’apparition de microfissures ou de faïençage.
👉 Bon repère : le mortier doit se tenir en boule dans la main sans couler.
2. Sous-doser ou surdoser le ciment
Une chape pauvre en ciment devient friable et très sensible à l’usure.
À l’inverse, un excès de ciment la rend trop rigide, donc sujette aux fissures.
La bonne fourchette : 300 à 350 kg de ciment par m³ de sable.
3. Négliger la préparation du support
Une chape posée sur un support mal préparé finit toujours par se décoller.
Les erreurs courantes :
- support poussiéreux,
- humidité excessive,
- absence de primaire sur dalle lisse.
👉 Le support doit être propre, sain, légèrement humidifié, avec primaire si nécessaire.
4. Oublier les joints de fractionnement
Sans joints, surtout sur des surfaces supérieures à 20 m², la chape fissure presque systématiquement.
- Joints tous les 15 à 20 m²
- Reprise des joints structurels du bâtiment
- Joint périphérique obligatoire autour des murs
5. Travailler par forte chaleur ou en plein courant d’air
Des conditions extrêmes dessèchent la chape et provoquent un retrait rapide.
La solution :
- travailler entre 5 et 25°C,
- protéger des courants d’air 48 h,
- couvrir d’un film polyane pendant la cure.
6. Négliger le contrôle de l’humidité avant pose du revêtement
Poser un parquet ou un PVC trop tôt entraîne tuilage, cloques ou décollement.
👉 Le taux d’humidité doit être :
- < 2 % à la bombe carbure pour revêtements sensibles,
- < 5 % pour du carrelage.
7. Mal tirer la chape ou créer des zones hétérogènes
Une chape mal nivelée entraîne :
- défauts visibles sous les revêtements,
- surconsommation de colle,
- risques de poinçonnement.
Le bon geste : tirer à la règle, travailler par bandes, et vérifier la planéité avec une règle de 2 mètres.
Conclusion
Réaliser une chape de 5 cm ne s’improvise pas : cette épaisseur réduite exige un dosage précis, un mélange homogène et une mise en œuvre rigoureuse. En respectant la règle professionnelle — 300 à 350 kg de ciment par m³ de sable, soit environ 17 à 20 kg de ciment et 80 à 100 kg de sable par m² — vous obtenez une chape solide, durable et parfaitement plane. Ajoutez à cela une préparation soignée du support, une gestion maîtrisée de l’eau, un temps de malaxage suffisant et un séchage contrôlé, et vous vous assurez un résultat professionnel, prêt à recevoir n’importe quel revêtement.
En résumé, précision, méthode et patience sont les trois piliers d’une chape de 5 cm réussie.