Un joint silicone abîmé ou jauni n’assure plus son rôle d’étanchéité et compromet la propreté de votre salle de bain ou de votre cuisine. Avec le temps, il peut se décoller, laisser passer l’humidité et favoriser l’apparition de moisissures. Avant d’en poser un nouveau, il faut impérativement retirer l’ancien joint pour garantir une adhérence parfaite et durable. Découvrez les techniques de pro pour enlever facilement le silicone sans abîmer vos surfaces, et préparer votre support comme un vrai spécialiste de la rénovation.
Pourquoi faut-il enlever un joint silicone usé avant d’en poser un nouveau ?
Avec le temps, un joint silicone finit toujours par se détériorer : il noircit, se fissure ou se décolle, laissant l’eau s’infiltrer entre les surfaces. Ces microfuites peuvent provoquer des moisissures, des taches d’humidité et, à terme, endommager le carrelage ou le support sous-jacent.
Un joint usé n’assure plus son rôle d’étanchéité et nuit également à l’esthétique de la pièce. Beaucoup pensent qu’il suffit d’appliquer un nouveau cordon par-dessus l’ancien, mais c’est une erreur fréquente. Ce procédé empêche le silicone neuf d’adhérer correctement, créant des bulles d’air et des zones fragiles où l’eau s’infiltrera à nouveau.
Pour une rénovation propre et durable, il est donc indispensable de retirer intégralement l’ancien joint avant d’en poser un nouveau. Cette étape garantit une surface lisse, dégraissée et parfaitement prête à accueillir le nouveau mastic d’étanchéité.
Les outils indispensables pour retirer un joint silicone comme un pro
Avant de commencer, il est essentiel de bien s’équiper : des outils adaptés font toute la différence entre un retrait propre et un travail laborieux. Voici le matériel recommandé pour un résultat net et sans risque pour vos surfaces :
- Un cutter ou un couteau à joint : pour découper précisément le vieux silicone.
- Un grattoir ou un outil enlève-joint : idéal pour retirer le mastic sans rayer l’émail ou le carrelage.
- Des gants de protection : pour éviter tout contact avec les solvants ou les bords tranchants.
- Une éponge non abrasive et des chiffons : pour nettoyer la surface après retrait.
- Un produit dissolvant spécial silicone (ou à défaut, un peu de white-spirit ou d’acétone) : pour éliminer les résidus tenaces.
💡 Astuce de pro : investissez dans un kit d’enlèvement de joints. Ces ensembles complets contiennent généralement un grattoir ergonomique, plusieurs embouts adaptés aux angles et un dissolvant prêt à l’emploi. Vous gagnerez du temps tout en préservant vos supports.
Enfin, pensez à aérer la pièce et à travailler lentement : le retrait d’un joint silicone demande de la précision, pas de la force.
Étape 1 – Retirer la plus grande partie du joint
Utiliser un cutter ou un enlève-joint
Commencez par découper le vieux joint de silicone à l’aide d’un cutter à lame fine ou d’un outil enlève-joint. Placez la lame le long du carrelage ou du rebord à un angle de 45°, puis effectuez de petits mouvements réguliers pour trancher le silicone sans abîmer la surface. Travaillez toujours dans le sens opposé à votre corps pour éviter tout risque de coupure.
Une fois la bande principale décollée, tirez doucement dessus pour l’extraire sur toute sa longueur. Si elle casse en chemin (ce qui est fréquent), reprenez simplement au point de rupture. L’outil enlève-joint, doté d’une pointe biseautée, facilite grandement le retrait du cordon sans forcer : il permet de soulever le silicone en une seule fois, même dans les angles.
Ramollir le silicone avant le retrait
Si le joint est durci ou ancien, il peut être utile de le ramollir avant de le retirer. Deux solutions existent :
- La chaleur, avec un sèche-cheveux ou un décapeur thermique réglé sur basse température. Dirigez l’air chaud à une dizaine de centimètres du joint pendant quelques secondes pour assouplir le mastic.
- Le froid, à l’aide de glaçons ou d’un spray glaçant, qui rendent le silicone cassant et donc plus facile à retirer.
Dans les deux cas, veillez à ne pas trop chauffer ni refroidir les supports (notamment le plastique ou le PVC), pour éviter toute déformation. Cette préparation vous permettra de retirer la majorité du joint sans effort ni dommage.
Étape 2 – Enlever les résidus de joint silicone
Choisir la bonne méthode selon le type de surface
Une fois la plus grande partie du joint retirée, il reste souvent des résidus de silicone collés sur le carrelage, la faïence ou l’émail. Ces traces doivent impérativement disparaître avant la pose d’un nouveau joint. Pour les éliminer efficacement, choisissez la méthode la mieux adaptée à vos surfaces :
- Les produits chimiques spécialisés : les gels ou pâtes dissolvantes pour silicone ramollissent le mastic restant sans agresser les supports. Appliquez généreusement, laissez agir le temps indiqué, puis essuyez avec un chiffon.
- Le white-spirit ou l’acétone : très efficaces sur les joints anciens, mais à manier avec précaution sur les surfaces sensibles (PVC, peinture, pierre naturelle). Portez des gants et aérez bien la pièce.
- Les alternatives douces : pour un nettoyage plus naturel, le vinaigre blanc ou l’alcool ménager peuvent convenir sur des joints récents ou fins. Leur action est plus lente mais sans risque pour les matériaux fragiles.
Astuce pro : frotter sans abîmer
Une fois le solvant appliqué, frottez délicatement la surface à l’aide d’une éponge non abrasive ou d’un chiffon doux. Évitez absolument les grattoirs métalliques ou les lames rigides sur les surfaces vernies ou laquées.
Rincez ensuite abondamment à l’eau tiède savonneuse, puis séchez soigneusement la zone. Cette étape est cruciale : toute trace d’humidité ou de solvant résiduel peut compromettre l’adhérence du futur joint. Prenez le temps de vérifier visuellement qu’aucun film de silicone n’est resté accroché avant de passer à la préparation finale.
Étape 3 – Préparer la surface avant la pose du nouveau joint
Une fois le silicone retiré et les résidus nettoyés, place maintenant à la préparation du support. Cette étape est essentielle pour garantir une adhérence parfaite et une étanchéité durable du futur joint.
Commencez par laver soigneusement la zone à l’aide d’une éponge imbibée d’eau tiède et de liquide vaisselle. Ce mélange dégraisse efficacement la surface tout en éliminant les dernières impuretés invisibles. Rincez ensuite abondamment à l’eau claire pour supprimer tout reste de savon.
Laissez sécher complètement avant d’appliquer le nouveau mastic. L’humidité, même légère, empêche le silicone neuf de coller correctement et favorise la formation de moisissures sous le joint. Pour accélérer le séchage, vous pouvez utiliser un sèche-cheveux réglé sur air tiède.
Avant la pose, inspectez minutieusement les rebords : la surface doit être lisse, propre et parfaitement dégraissée. Si besoin, passez un chiffon imbibé d’alcool ménager pour un dernier dégraissage. Cette préparation minutieuse est la clé d’un résultat net, durable et professionnel.
Les erreurs à éviter absolument
Même si enlever un joint silicone semble simple, certaines erreurs fréquentes peuvent compromettre la qualité du résultat ou endommager vos supports. Voici celles à éviter à tout prix :
- Poser un nouveau joint sur un ancien : c’est l’erreur la plus courante. Le silicone neuf n’adhérera pas correctement et se décollera rapidement. Il faut toujours repartir d’une surface nue et propre.
- Utiliser des outils métalliques inadaptés : les lames rigides ou tournevis peuvent rayer l’émail, fissurer le carrelage ou abîmer les rebords du lavabo. Préférez des grattoirs en plastique ou des outils spécifiques à bords arrondis.
- Négliger le rinçage après usage de solvants : des traces de white-spirit ou d’acétone peuvent altérer l’adhérence du futur joint et dégager des émanations désagréables. Un rinçage soigneux à l’eau savonneuse est indispensable.
- Travailler sur une surface humide : même légèrement mouillée, elle empêche le silicone de coller et favorise les infiltrations d’eau à moyen terme.
- Aller trop vite : retirer du silicone demande de la patience et de la précision. Un geste brusque ou un manque de minutie peut laisser des résidus ou abîmer le support.
💡 Conseil de pro : prenez toujours le temps d’observer le résultat à la lumière naturelle avant de passer à la pose du nouveau joint. Un simple résidu oublié peut compromettre toute l’étanchéité.
Astuce de pro : quand faire appel à un professionnel ?
Dans certains cas, mieux vaut confier le retrait d’un joint silicone à un spécialiste de la rénovation. Si le joint est très ancien, durci en profondeur ou situé dans une zone difficile d’accès (comme les rebords de baignoire encastrée ou les joints de vitrages), un professionnel disposera des outils adaptés pour intervenir sans abîmer vos surfaces.
Faire appel à un expert permet également d’éviter les malfaçons invisibles, comme un résidu oublié dans un angle ou une surface mal dégraissée avant repose. Ces détails peuvent sembler anodins, mais ils compromettent souvent l’étanchéité à long terme.
Un professionnel pourra :
- Retirer le silicone rapidement sans abîmer les supports sensibles (émail, pierre naturelle, acrylique) ;
- Nettoyer et désinfecter les surfaces avant repose ;
- Poser un nouveau joint parfaitement étanche, avec un fini propre et régulier ;
- Et, surtout, garantir une durabilité optimale.
💡 À retenir : si vous remarquez des infiltrations récurrentes, une moisissure persistante ou si le joint se situe dans un endroit stratégique (comme autour d’une douche à l’italienne), mieux vaut faire appel à un professionnel pour un diagnostic complet et un remplacement dans les règles de l’art.
En résumé : les clés d’un retrait de joint réussi
Retirer un joint silicone peut sembler fastidieux, mais avec la bonne méthode, c’est une opération accessible à tous. Le secret d’un travail réussi tient en trois étapes essentielles :
- Décoller soigneusement l’ancien joint à l’aide d’un cutter ou d’un outil adapté, en travaillant lentement et avec précision.
- Éliminer tous les résidus de silicone grâce à un solvant ou à une pâte enlève-joint, puis nettoyer et sécher parfaitement la surface.
- Préparer le support avant la repose, en veillant à ce qu’il soit parfaitement propre, sec et dégraissé.
En évitant les erreurs courantes — comme poser un joint neuf sur un ancien ou négliger le séchage —, vous garantirez une adhérence optimale et une étanchéité durable.
💡 L’astuce du pro à retenir : prenez le temps de bien préparer la surface. C’est cette étape, souvent négligée, qui fait toute la différence entre un joint qui tient quelques mois et un résultat durable, net et professionnel.
Un retrait bien fait, c’est la promesse d’une salle de bain ou d’une cuisine saine, esthétique et parfaitement protégée contre l’humidité pour les années à venir.