Le projet de réduction des passoires énergétiques en France a vu naître différents dispositifs, pensés pour optimiser les performances énergétiques des logements. De nombreuses aides se sont ainsi succédé et ont permis aux ménages de financer des travaux de rénovation (chauffage ou isolation). MaPrimeRénov’ est incontestablement le dispositif le plus représentatif de cette politique. Même si son lancement en janvier 2020 a été quelque peu timide, il a connu en 2021, un regain d’intérêt auprès des particuliers. Aussi fulgurant qu’inattendu, ce succès pose une question légitime : comment évolue cette aide et quelles peuvent être ses répercussions ?
MaPrimeRénov’ : des prévisions positives
Vous l’aurez remarqué, le CITE (crédit d’impôt à la transition énergétique) qui servait à financer les travaux d’isolation thermique n’est plus. Il a été remplacé au pied levé par MaPrimeRénov’, qui propose une nouvelle mouture, dont les conditions d’octroi sont plus souples. Depuis son déploiement en janvier 2020, le gouvernement tablait sur une montée en puissance progressive des demandes de financement.
Elles ont, en effet, été plutôt timides en 2020, avec « seulement » 200 000 dossiers enregistrés. Mais la dynamique a changé en 2021, les demandes atteignant 300 000 dossiers en à peine 5 mois. Ce pic a logiquement conduit à un réajustement de l’enveloppe budgétaire qui s’est épaissie de 2 milliards d’euros. Pour ce qui touche aux demandes de financement, on estime qu’elles peuvent atteindre la barre de 800 000 dossiers. C’est beaucoup plus que les 500 000 dossiers prévus initialement.
Quelles sont les raisons d’un tel succès ?
Le fait qu’il y ait autant d’engouement autour de ce dispositif n’est pas fortuit. Le premier argument à avancer, est celui d’une prise de conscience généralisée, née de l’expérience du confinement. Les Français ont, durant cet épisode particulier, intégré plus fortement l’avantage de vivre dans un logement avec un bon rendement énergétique. Cela coïncide aussi avec un éveil à des réflexes en faveur de la préservation de l’environnement. Il y a donc une plus grande sensibilité aux mesures allant dans le sens du développement durable.
Le nombre croissant de demandes s’explique également par les retours plutôt positifs des bénéficiaires de MaPrimeRénov’. Les données d’un sondage réalisé par Ipsos confortent ce sentiment : 88 % des allocataires ont déclaré être satisfaits de l’aide. Autre point positif, la qualité des services de l’Anah qui a été soulignée par 82 % des sondés. Les délais entre la demande et l’octroi des fonds ont été considérablement écourtés (15 jours d’attente en moyenne).
L’allègement des démarches de MaPrimeRénov’ a aussi été salué. Le financement est débloqué à la suite de la présentation de la facture prouvant que les travaux ont bien été réalisés. Les postes de dépenses concernés par la prime sont entre autres : l’audit énergétique, l’isolation thermique, le chauffage ou l’installation d’un système de ventilation.
En outre, il a été constaté, que les travaux financés par le dispositif permettaient une réelle optimisation des performances énergétiques des logements. Grâce à ces effets vertueux, vous pouvez espérer une réduction significative de votre facture d’énergie, sans compter le gain de confort indéniable.
L’ouverture à un panel de bénéficiaires plus large
Avec le sursaut écologique des Français et l’intérêt croissant porté à cette prime, on peut légitimement craindre un épuisement des ressources liées à l’aide. Mais comme Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement a tenu à le souligner, « MaPrimeRénov’ sera financée à hauteur des besoins ». Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer, même si une course effrénée à la rénovation énergétique est engagée.
Les perspectives quant à l’évolution de la prime sont encourageantes, sachant qu’en 2021, elle n’est plus exclusive aux propriétaires occupants aux revenus modestes. Elle s’étend à l’ensemble des propriétaires occupants, aux copropriétés et aux propriétaires bailleurs, indifféremment de leurs niveaux de revenus. Notez toutefois que le montant de l’aide est variable en fonction de la nature des travaux, de l’emplacement géographique du logement et des ressources du bénéficiaire.
Ainsi, plus les revenus sont bas et plus conséquente sera la valeur du chèque. Vous pouvez cumuler MaPrimeRénov’ avec d’autres dispositifs comme le Certificat d’Économie d’Énergie, l’Éco-PTZ, le chèque énergie, ainsi que les aides fournies par les collectivités locales. Notez que pour prétendre à la prime, certaines conditions restent immuables : habiter un logement datant de plus de deux ans et l’obligation de confier les travaux à un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement (RGE).