Bien isoler son habitation est le point de départ de toute amélioration de la performance énergétique de l’habitation. Chaque isolant comporte ses promesses, difficile alors de s’y retrouver et de faire le bon choix parmi la variété de produits sur le marché. Les matériaux isolants d’origine végétale constituent une alternative à la laine de verre, car ils comportent autant de qualités pour l’isolation thermique qu’acoustique.
Quelle est la différence avec un isolant classique ?
La tendance du moment serait de s’orienter vers les matériaux dits « écologiques » ou « naturels ». Avant de faire son choix, de nombreux paramètres sont à prendre en compte, tels le type d’isolation (intérieure, extérieure), le matériau support, la conductivité, la résistance et l’inertie thermique, ou l’effusivité des matériaux.
Officiellement, il n’existe pas de définition pour les isolants naturels. Le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM) désigne, uniquement depuis 2010 les matériaux bio-sourcés « d’ordinaire ceux d’origine végétale ou animale ». Une vaste étude est en cours pour identifier les obstacles au développement économique de la filière mais aujourd’hui, rien ne permet de bien différencier un isolant bio-sourcé d’un isolant naturel ou écologique.
Un isolant issu de matière végétale est rarement 100% naturel, le matériau subit des transformations pour parvenir à sa forme finale. Ainsi, il faut avant tout regarder ce que le produit a demandé en terme d’énergie grise, qui mesure le poids en énergie nécessaire à la production, transformation, fabrication, transport, la dépose du matériau ou encore son recyclage.
Les isolants d’origine végétale
- le liège : obtenu à partir de l’écorce du chêne-liège, il permet de réaliser un isolant particulièrement polyvalent et résistant à l’humidité, à la compression et aux insectes. Il est distribué en granulats ou en liège expansé sous forme de panneaux ou de rouleaux.
- le bois : choisi à partir d’essences naturellement durables, il peut se présenter sous de nombreuses formes : en fibres, en laine de bois semi-rigide ou en panneau isolant de fibres. Ses propriétés isolantes ne sont plus à démontrer, mais sa faible résistance aux insectes lui impose un traitement chimique.
- le chanvre : plante de grande culture n’utilisant aucun herbicide, insecticide ou fongicide, elle possède une conductivité thermique faible. Fabriquée à partir de fibres naturelles, la laine de chanvre est très solide et n’attire pas les rongeurs. Commercialisée sous forme de panneaux semi rigides, de rouleaux ou en vrac, elle peut être également mélangée à de la chaux afin de réaliser des dalles isolantes allégées ou des enduits isolants.
- le lin : il est cultivé principalement pour ses fibres souples, élastiques et creuses, qui peuvent emmagasiner une quantité d’eau équivalente à sa masse sèche : ce qui en fait un bon régulateur hygrométrique. Il est utilisé sous forme de laine (en rouleaux), de panneaux (mélangé à du chanvre et du polyester issu du recyclage) ou en panneaux acoustiques.
- la paille : issue de la tige de certaines graminées, elle est utilisée pour l’isolation soit en tant que fibres (en torchis), soit en tant que bottes ou en panneaux dans les murs intérieurs ou cloisons extérieures. Ces performances thermiques et acoustiques sont également reconnues, en plus de son excellent rapport qualité/prix.
- les panneaux de roseaux* offrent une efficacité thermique moyenne. Toutefois, leur souplesse permet de suivre la forme et l’inclinaison des murs au plus près. On les emploie surtout pour une isolation thermique extérieure, sur parois verticales et rampantes ou toitures.
- la fibre de coco* : provient des fibres entourant la coque des noix de coco. Elle est principalement constituée de cellulose et se révèle donc très efficace, saine et naturelle. Elle est vendue en vrac, en panneaux, rouleaux ou en feutres, pour l’isolation phonique.
*Ces isolants, de par la nécessité d’importer leur matière première, n’ont pas un bilan carbone très avantageux, et sont donc assez peu vendus en métropole.
Les isolants d’origine animale
- la laine de mouton, dont les poils de mammifères sont les seuls isolants thermiques produits en tant que tel par la nature. Les écailles qui recouvrent sa fibre centrale s’adaptent en permanence aux variations du climat, ce qui lui permet d’emprisonner de l’air ou de l’eau au gré des aléas climatiques. De fait, elle permet une bonne régulation de l’humidité.
- les plumes de canard, sous forme d’isolant comptent en fait 70% de plumes, 10% de laine de mouton et 20% de fibres synthétiques qui assurent la consistance et la densité de l’ensemble. Elle sont sensibles au feu et se trouvent en rouleaux ou panneaux.
Les isolants issus de matériaux recyclés
- la ouate de cellulose est issue du recyclage du papier (journaux, déchets d’imprimerie), lequel est broyé, défibré, malaxé puis traité afin de résister aux agressions du feu, des insectes et rongeurs. C’est aussi un bon régulateur hygrométrique, puisqu’elle peut absorber jusqu’à 15% de son poids en humidité.
- la fibre textile est transformée en éco-matériau d’isolation, et ce, grâce aux qualités acoustiques, thermiques et hygrométriques des fibres textiles. Une fois triés selon leur matière, ces vêtements sont découpés, hachés et défibrés, puis mélangés à des fibres thermofusibles pour constituer des panneaux ou des rouleaux isolants.
- la laine de coton, très perméable à la vapeur d’eau, elle est un bon régulateur hygrométrique. Veillez cependant à ce qu’elle soit issue de matériaux recyclés car la production de coton est très polluante. Elle est disponible en vrac, en rouleaux, feutres et plaques.
[Le conseil du pro] En matière de rénovation, il est vivement conseillé de faire appel à un expert en performance thermique pour déterminer quelles seront vos priorités en fonction de l’état de l’habitation, des matériaux utilisés, des ponts thermiques à traiter et de votre budget Des professionnels vous proposent de réaliser un devis gratuit pour déterminer vos besoins.
Article édité le 3 janvier 2012, mis à jour en décembre 2018.
Une réponse
A mon sens, les bio matériaux devraient être obligatoire pour tous ! Dans un soucis de respect de l’environnement, ils ne sont pas assez mis en avant à mon sens, sans parler de leurs réels intérêt pour l’environnement.