Comme partout dans le monde, la France fait face à une sécheresse historique. Bien qu’elle ait déjà vécu le pire en 1976, le danger plane sur le territoire. Face à la situation actuelle, les suggestions fusent pour préserver l’eau potable. Parmi les propositions, l’interdiction des piscines privées qui sont jugées comme un loisir gourmand en eau. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
L’interdiction des piscines privées au cœur du débat en France
Depuis quelque temps, l’interdiction des piscines privées est au cœur des débats en France. À la télévision, dans les journaux et sur internet, ce sujet est d’actualité. Politiciens, défenseurs de l’environnement et citoyens participent à cœur joie au débat. Certains nuancent leurs propos. D’autres envisagent cette hypothèse d’interdiction face à cette sécheresse record.
Selon ses défenseurs, cette mesure constitue un moyen pour préserver l’accès à l’eau potable. Il s’agit d’une réponse qui peut faire pencher la balance en faveur de l’environnement face à l’inaction climatique. Bien qu’on parle donc d’interdiction, l’idée consiste à restreindre l’utilisation de l’eau.
En attendant des solutions concrètes, le pays doit apprendre à vivre avec le manque d’eau. L’adaptabilité doit se mettre en marche… Les agriculteurs s’orientent vers des cultures qui résistent à la chaleur. Les habitants sont invités à consommer moins au robinet, etc.
Construction de piscines : qu’en est-il de la réalité dans l’Hexagone ?
Si vous possédez une piscine, vous savez sans doute que c’est bien un luxe à la française. Le pays de Molière remporte la palme en Europe en matière de construction de piscines. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec les 1,64 million de piscines hors sol en France. À ceux-ci s’ajoutent quelque 1,55 million de piscines enterrées. En tout, on recense près de 3,2 millions de piscines familiales dans le pays.
L’engouement pour les bassins privés ne s’arrête pas encore là. Pour 2022, 80 000 nouvelles constructions ont été prévues pour compléter le parc piscine en France. La prévision fait état d’une demande de construction de 230 000 piscines enterrées pour 2024. Certains révisent à la baisse cette estimation, mais prévoient quand même 150 000 nouvelles piscines d’ici deux ans.
D’autres statistiques sont en faveur des piscines en France, les qualifiant de phénomènes de société. La construction de cette structure concerne toutes (ou presque) les catégories. Les entrepreneurs et les cadres représentent la grande part avec 41,6 %. Viennent ensuite les retraités avec 33,7 %. Le reste est constitué par les ouvriers, agriculteurs ou employés.
Et que dire sur la consommation d’eau des piscines privées ?
Interdire les piscines privées s’inscrit dans une cadre de préservation de l’eau, donc de l’environnement. Une question se pose quand même par rapport à cette suggestion. Les piscines consomment-elles tant d’eau que certains le pensent ? Alors pour répondre à cette question, il faut s’intéresser aux études sur le sujet. Malheureusement, les données sont peu nombreuses et cela complique l’observation.
Cependant, on peut appuyer les réflexions sur quelques informations intéressantes, dont celles fournies par le CIEAU (Centre d’Informations sur l’Eau). Ce dernier évoque une consommation entre 50 m3 et 80 m3 pour les piscines. De leur côté, les experts de piscines parlent d’une consommation de 15 m3 pour une piscine privée.
Le CIEAU évoque la nécessité de 65 000 litres d’eau pour remplir un bassin privé. Afin de vous donner une idée sur cette quantité, celle-ci équivaut à près de 15 000 chasses d’eau. Une telle quantité permet en outre de laver jusqu’à 325 véhicules. Alors est-ce que la piscine est vorace en eau ? La réponse à cette question dépend certainement de chacun.
Quelques pistes d’amélioration à envisager
La sécheresse actuelle implique forcément de modifier les habitudes par rapport à l’eau. La situation risque de devenir catastrophique si des mesures ne sont pas prises. Par rapport aux piscines, il faut savoir aussi que la consommation annuelle d’eau reste modeste. La totalité des piscines ne représentent que 0,2 % de la consommation dans l’Hexagone. C’est ce qui a été affirmé récemment par un représentant de la FPP.
Alors sans aller jusqu’à l’interdiction des piscines privées, quelques pistes peuvent être envisagées pour améliorer la situation. Les mesures incluent de sensibiliser les propriétaires de piscine à ne vider entièrement le bassin que quand c’est utile. Un renouvellement partiel est nécessaire chaque année. En revanche, la vidange intégrale peut se faire tous les 3 ou 4 ans. De quoi économiser une quantité importante d’eau potable.
Afin d’éviter l’évaporation, vous pouvez aussi utiliser de la bâche à bulle. Cet accessoire est facile à utiliser puisqu’il est à poser simplement sur la surface de l’eau. En plus de limiter l’évaporation, elle évite les déperditions de chaleur la nuit.
Le recyclage de l’eau de piscine reste une autre possibilité à envisager. Il constitue une meilleure réponse à l’enjeu de l’économie de l’eau. Cela exige évidemment de la bonne volonté et l’utilisation de produits efficaces.
En somme, faire face à la sécheresse amplifiée actuellement invite à repenser la gestion des ressources en eau. Les experts insistent sur l’importance de faire jouer la mémoire collective, de sensibiliser chaque citoyen. L’interdiction de piscines privées demeure une piste qui mérite encore des réflexions approfondies.