Vous disposez d’une maison et d’une pièce qui pourrait être transformée en cuisine, salon, chambre ou tout autre espace de vie. Problème : le sol n’est pas en état de recevoir le moindre aménagement. En outre, pour rester homogène avec l’efficacité thermique du reste de la maison, le sol doit être revu pour une meilleure isolation.
Pourquoi isoler son sol ?
Difficile d’imaginer se lancer dans la rénovation d’un plancher sur la surface entière de votre habitation ! Ce type de travaux se réalise essentiellement sur une pièce ou lors d’une rénovation globale d’une maison, avant d’y habiter.
Il faut savoir que, d’après l’Ademe (1), 7 à 10 % des déperditions de chaleur proviennent du plancher bas. Et si votre plancher est en liaison directe avec des éléments extérieurs (dalle béton et murs parpaing par exemple), cela peut créer des ponts thermiques et augmenter les flux avec l’extérieur. Enfin, cette opération évitera les éventuelles remontées d’humidité souvent néfaste à la qualité de l’air et aux matériaux (isolants et finitions).
L’isolation d’un sol est un atout supplémentaire dans la performance énergétique de votre habitation : vous gagnerez en confort et sur votre facture d’énergie.
À noter : le plancher bas se définit par un sol sous lequel il n’existe pas de pièce chauffée. Il peut donc se situer sur un vide-sanitaire, dans un sous-sol ou tout simplement sur un terre-plein.
Choisir son isolant de sol
Le choix de l’isolant se réalisera en premier sur ses qualités thermiques : le coefficient R. Il indique la résistance thermique du matériau. Plus la résistance thermique est élevée, plus l’isolant est performant. Pour isoler efficacement votre plancher, nous conseillons un isolant présentant une résistance thermique égale ou supérieure à 3 m².K/W (R ≥ 3 m².K/W).
L’autre élément à prendre en compte dans le choix de l’isolant, c’est sa conductivité, c’est-à-dire sa capacité à véhiculer la chaleur. Elle est mesurée par m² en degré Celsius et par Watt ( m².°C/W ). Il en découlera l’épaisseur nécessaire pour obtenir les performances souhaitées.
Enfin, dans le cadre d’une pose directe du revêtement sur l’isolant, vérifiez la résistance à la compression. C’est elle qui détermine l’écrasement maximum que peut supporter l’isolant. Passé ce seuil, la matière se tasse et perd ses capacités d’isolation. La résistance à la compression se calcule en kilopascals (kPa).
Ces matériaux isolants sont livrés en vrac ou sous la forme de rouleaux mais le plus souvent en plaques.
Pour bien faire le choix de la technique d’isolation, il faudra aussi tenir compte du climat de votre région et des caractéristiques de votre plancher.
Un choix dépendant de la finition
D’autres éléments seront à prendre en compte dans le choix de votre isolant. La destination de la pièce est importante. Ainsi, si vous aménagez une pièce d’eau (salle de bains, toilettes, cuisine) il vous faudra prévoir un isolant résistant à l’humidité, car en cas de fuites d’eau, vous devrez revoir toute votre isolation et les finitions qui vont avec !
Enfin, le choix du revêtement peut aussi influencer celui de l’isolant. En effet, certains matériaux comportent déjà des performances thermiques intéressantes, comme les moquettes, les fibres végétales, les parquets ou certains revêtements vinyles.
D’autres revêtements nécessitent une préparation du sol très méticuleuse pour une surface complètement plane. Le carrelage, le béton ciré ou le stratifié seront donc réservés à des pièces plus circulantes comme les chambres ou le salon.
À noter : le cas spécifique du plancher chauffant
Le chauffage au sol est une solution pratique et confortable. Des précautions spéciales sont toutefois à prendre selon le type de chauffage au sol (électrique ou hydraulique). Un isolant compatible avec coefficient maximal de résistance de 2 est suffisant dans ce cas. Demandez conseil à votre revendeur.
Comment s’y prendre pour isoler un plancher ?
La première étape est de rendre le sol parfaitement plan par une remise à niveau. Sur une surface en béton, commencez par ébavurer la sous-face de votre plancher à l’aide d’une meuleuse et d’un disque à ébavurer neuf. Si la surface comporte des trous, les combler au ciment. Attendez le séchage complet avant la pose de l’isolant. Si la surface n’est pas totalement plane, il faudra recourir à un ragréage du sol (2) avec un enduit.
Sur un sol meuble, de type terre battue, l’idéal est de mettre en œuvre successivement une couche de sable et/ou de graviers puis un film mince d’étanchéité avant de poser les panneaux d’isolants. Enfin, avant de s’attaquer à la finition, il est conseillé de fixer un pare-vapeur et éventuellement une dalle armée en ciment ou une chape sèche si le revêtement le nécessite.
En fonction du choix du revêtement de sol, l’isolant peut être laissé nu ou recouvert d’une finition (plaques ou enduit) selon qu’il est visible ou pas, ou qu’il nécessite ou pas une protection contre les agressions mécaniques, par exemple.
À noter : pour limiter les ponts thermiques, voici 2 astuces :
- Les panneaux isolants doivent être jointifs, posés de façon continue et appliqués contre le plancher ;
- Isoler également les murs d’angle et les appuis du plancher pour traiter les ponts thermiques.
[Conseil du pro] Prenez bien le temps d’étudier tous les éléments nécessaires à votre choix avant de vous lancer dans l’achat de matériaux : le climat local, la base du sol, l’isolation en place, la destination de la pièce, le type de revêtement, le type de chauffage.
(1) Données Ademe : http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/habitation/renover/isolation/isolation-toit-murs-planchers
(2) Ragréage : opération consistant à mettre un enduit de finition sur une surface maçonnée brute, neuve ou restaurée dans le but de l’aplanir (source Wikipédia)