Vous habitez une maison ancienne ou vous projetez d’acheter un logement qui demande quelques travaux de rénovation ? Très bonne idée. Enfin presque ! Il est parfois des surprises que vous auriez certainement préféré éviter en vous lançant dans cette aventure… Voici un petit florilège des points sensibles d’une rénovation.
Les anomalies structurelles
Ces défauts du bâti sont la plupart du temps très contraignants et peut vous amener à faire des travaux extrêmement coûteux, voire anéantir votre projet.
Ils concernent la structure du bâtiment, à savoir les murs porteurs, l’ossature bois ou métallique, les planchers et la charpente. Avant de vous attaquer à un agrandissement, par exemple, faites vérifier l’état de ces éléments, car ceux-ci seront essentiels à la stabilité de votre ouvrage.
L’apparition de fissures sur les parois peut parfois annoncer un problème sous-jacent très délicat de stabilité du terrain. Si votre habitation se trouve au-dessus d’anciennes carrières, de caves ou de mines, le sous-sol est peut-être truffé de galeries qui rendent instable le sol environnant. Si des travaux importants de type ferroviaire, de sous-terrain, de route, de géothermie, de puits gaziers ou pétroliers ont eu lieu à proximité de votre parcelle, ils peuvent avoir occasionné des dégâts sur votre maison. Il existe également en France des zones sismiques sensibles pour lesquelles les normes de construction sont maintenant très réglementées.
La proximité d’une source d’eau souterraine ou de sols marécageux peuvent aussi être à l’origine de remontées capillaires et donc de traces d’humidité voire de développement de moisissures ou pire, de mérules.
Dans le cas particulier des toitures ou des façades en mauvais état, quand elles ne sont pas trop dégradées, un simple nettoyage, un démoussage et l’application d’un hydrofuge de protection leur redonnera leur jeunesse d’antan pour un moindre coût (comparé à une restauration ou un ravalement).
Les défauts d’origine thermique
Si votre facture énergétique dépasse la moyenne de celle des français, c’est probablement parce que votre habitation est, ce qu’on appelle familièrement, une « passoire thermique ». Pour limiter vos dépenses d’énergie, tout bon professionnel vous conseillera de revoir un certain nombre de points d’isolation dans votre habitation.
C’est par la toiture que 30 % des déperditions thermiques se réalisent. La solution est manifeste : une isolation par soufflage des combles ou un isolant en rouleaux ou panneaux sous les rampants.
Autres points sensibles de l’isolation : les parois (surtout exposées au nord) et les ponts thermiques. Une isolation par l’extérieur peut permettre de traiter conjointement ces 2 problèmes. Enfin, le plancher est, dans une moindre mesure, un élément favorable à l’entrée du froid dans le bâtiment.
Ne négligez pas non plus l’état des menuiseries, souvent sujettes à infiltration d’air et la qualité des vitrages, source de déperdition ou d’entrée thermique (froid/chaud).
Et si au final votre maison est bien isolée, pensez à adapter la ventilation pour évacuer les vapeurs d’eau et autres polluants de l’air intérieur.
Les équipements et installations
Des surprises peuvent parfois se dissimuler dans des équipements du quotidien. À commencer par l’assainissement : qu’il soit relié au réseau collectif (tout-à-l’égout) ou individuel, son état peut se révéler déplorable et générer des coûts d’entretien, voire de réfection importants.
Lors d’un changement de chaudière, il s’avère quelquefois que l’état de la tuyauterie ou des radiateurs nécessite leur changement, un surcoût non négligeable.
Autre problème courant sur le chauffage (notamment le poêle à bois) : son surdimensionnement. Si le choix de votre installation dépasse les besoins nécessaires pour chauffer votre habitation, votre note d’énergie risque de s’en ressentir. Et à l’inverse, le sous-dimensionnement aura également les mêmes conséquences. Si vous optez pour un chauffage électrique ou une pompe à chaleur, préférez des marques reconnues pour le service après-vente et la formation des installateurs. Enfin, dans le cas d’une installation de foyer fermé ou de poêle à bois, vérifiez l’état du conduit et leur contact éventuel avec des matériaux inflammables (comme les isolants).
L’état du système électrique dissimule, lui aussi, quelquefois des pièges. Sachez qu’il doit respecter la norme en vigueur (NF C 15-100 – L) car les risques d’accidents ne sont pas à mésestimer (brûlures, électrocutions). Et une fois les travaux effectués, vous devrez faire vérifier l’installation par un consuel* agrée. Un des équipements les plus consommateurs d’énergie, dans la maison, est le chauffe-eau. Si son état est vieillissant, cela peut entraîner des surconsommations. Faites le choix d’un équipement plus récent, plus économe à l’usage, comme les chauffe-eau thermodynamiques (L)
Autres vérifications importantes : la plomberie. Détecter des fuites d’eau n’est pas une mince affaire. Sachez également que les tuyauteries en plomb et certaines en PVC sont désormais prohibées. Leur remplacement peut alors plomber (sic!) la facture de votre rénovation.
Ce qui se cache derrière les finitions
Des ennuis peuvent aussi surgir lors d’un changement de revêtement de sol ou de mur. Ainsi , il n’est pas rare de découvrir lors d’un remplacement de tapisserie qu’il n’y avait pas seulement une mais plusieurs couches. Leur décollage devient alors plus folklorique ! C’est aussi à ce moment que vont apparaître ces fameuses traces (voir plus haut) d’humidité ou de moisissures. Et lorsque vous entamerez les travaux de peintures, d’autres traces peuvent alors se dévoiler au séchage : la qualité du support et de la peinture en sont parfois la cause. Si le support est sombre ou poreux, l’idéal est d’appliquer une sous-couche et surtout de bien respecter les prescriptions du fabricant, en particulier, sur le nombre de passage à réaliser.
Beaucoup d’interrogations surviennent lors de la pose d’un nouveau revêtement de sol ou de mur. Faut-il laisser l’ancien ? Si oui, dois-je poser un apprêt ? Les questions sont aussi multiples qu’il existe de cas. La pose de parquet ou de stratifié peut ainsi s’avérer complexe si le sol n’est pas bien préparé.
D’autres points, plus délicats, doivent faire l’objet d’un diagnostic, notamment pour la vente d’un bien : la présence d’amiante (dans l’isolation ou la toiture) et de gaz radon (radioactif). Ce dernier, non obligatoire, est cependant vivement conseillé aux propriétaires si leur bien est implanté dans une zone dite « à risque » (31 départements sont concernés).
Les contraintes réglementaires
On oublie parfois que certains travaux doivent faire l’objet d’une déclaration préalable auprès de la mairie, voire d’un dépôt de permis de construire. C’est le cas notamment pour un agrandissement, l’aménagement d’une nouvelle pièce ou la construction d’un bâtiment. L’ouverture d’une fenêtre ou d’une porte, et même dans certains cas, pour la rénovation de façade ou de toiture (choix des couleurs, monuments historiques à proximité, …) peuvent aussi faire l’objet de démarches administratives. Contactez votre collectivité locale, car les réglementations sont très variables d’une commune à l’autre.
Lorsque vous engagez des travaux importants de rénovation, renseignez-vous auprès de votre assureur que votre contrat habitation vous couvre pendant et après la durée de ces travaux. Il en va de votre protection ainsi que celle de votre famille.
Tout ceci n’est qu’un aperçu des pathologies répandues dans le bâtiment. N’hésitez pas à lire ces quelques ouvrages dédiés à la rénovation ou à vous renseigner auprès de professionnels.
[Conseil du pro] certains travaux de rénovation (énergétique essentiellement) sont éligibles à des aides et prêts. Voyez notre article à ce sujet ou renseignez-vous auprès de votre conseiller rénovation info service le plus proche
* Consuel : Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité, association reconnue d’utilité publique.
Article mis à jour en janvier 2016